Depuis des millénaires, nous créons des récipients, des pichets, des assiettes, des vases et même des bijoux en argile. Et encore aujourd’hui, étant donné la grande variété de matériaux dont nous disposons, l’argile est toujours l’une des options les plus esthétiques et les plus durables qui s’offre à nous.
Dérivée directement de la terre, la céramique est également l’un des matériaux les plus naturels que nous puissions utiliser en décoration. Mis à part l’esthétique, il y a débat concernant le caractère éco-friendly de la céramique. Est-ce un matériau vert ? Et comment le rendre plus soutenable ? Certaines sociétés s’y attellent déjà.
La céramique est-elle vraiment écologique ?
Les arguments qui consistent à affirmer que la céramique n’est pas écologique se fondent principalement sur le fait qu’elle consomme énormément d’énergie (notamment pour les fours qui permettent de durcir l’argile). Si cette énergie provient de combustibles fossiles, l’empreinte environnementale d’une tasse en céramique est assez lourde.
Cependant, la poterie nécessite moins d’énergie que le verre, et de nombreux céramistes affirment que dans les plus grands ateliers ainsi que dans les usines, des systèmes de récupération de la chaleur permettent de faire d’importantes économies en eau chaude et en chauffage. En fait, une partie de cette chaleur peut même être exportée dans d’autres bâtiments ou pour cultiver des tomates et les autres plantes amatrices de chaleur.
Cependant, il est vrai que de nombreux produits chimiques nocifs sont présents dans certains émaux, notamment le plomb, qui peut s’infiltrer dans les aliments et les liquides consommés dans de la vaisselle en céramique. Le vernissage signifie également que la biodégradation de certaines formes de céramique peut prendre des siècles. En revanche, quand elle est jetée en pleine nature, la céramique est moins nocive pour l’environnement que le plastique, par exemple.
Comment l’industrie de la céramique se transforme écologiquement
De nombreuses initiatives permettent aujourd’hui de rendre l’industrie de la céramique encore plus écologique. C’est d’ailleurs un impératif que l’on retrouve dans de nombreux secteurs de notre économie, à travers le développement des achats par Internet qui permettent de réduire la consommation énergétique des commerces physiques, et notamment des centres commerciaux.
L’utilisation de plus en plus importante de plateformes, pour couvrir presqu’absolument tous nos besoins de consommation, comme les librairies ou les pharmacies en ligne, par exemple, tend à optimiser notre consommation d’énergie, mais aussi notre utilisation des transports en limitant les mouvements inutiles.
Le recyclage des déchets
L’industrie de la céramique a, pendant de nombreuses années, apporté d’importantes améliorations technologiques et managériales en matière d’écologie durant la phase de fabrication. Les impacts environnementaux les plus importants se produisent généralement en fin de vie des objets que nous utilisons.
Cet impact environnemental est significatif en raison de la grande quantité de déchets solides accumulés, et de l’absence de recyclage ou réutilisation, car la séparation des autres matériaux est très compliquée. Après la démolition et la déconstruction, les carreaux en céramique peuvent être concassés puis utilisés de différentes manières. Et notamment dans les agrégats de béton ou la construction de routes. Le traitement des déchets issus de l’industrie céramique devient donc une ressource.
L’efficacité énergétique
L’efficacité énergétique du cycle de production a augmenté de 150% depuis 1980 dans le secteur de la céramique. Un chiffre qui peut d’ailleurs être appliqué à d’autres marchés. Une réduction des quantités d’huile utilisées dans la fabrication des briques et des carreaux grâce à des économes en énergie et des additifs écologiques peut contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le secteur devrait également généraliser l’application de systèmes permettant de collecter les émissions de plomb, de fluor et autres substances nocives par des systèmes de purification. Mais aussi tenter de réduire les émissions de gaz nocifs dans l’atmosphère en installant des systèmes de filtrage.
Les certifications
Différentes certifications existent à ce jour pour encourager la capacité du secteur de la céramique à protéger l’environnement.
EMAS (système de management environnemental et d’audit) est un système de gestion volontaire créé par la Commission européenne pour reconnaître et récompenser les organisations dynamiques de l’Espace économique européen qui vont au-delà des lois environnementales fondamentales et améliorent constamment leurs performances environnementales.
L’éco label européen “Fower» est un autre outil intéressant qui vise à promouvoir une production et une consommation durables au moyen de critères écologiques et d’une analyse du cycle de vie des produits issus notamment de l’industrie céramique.
Des progrès à poursuivre sur le long terme
Nous utilisons nos ressources à un rythme que nous ne pouvons pas nous permettre et de nombreuses études ont montré que, dans moins de 50 ans, nous devrions être à cours de pétrole. Et sans aucun doute de poissons dans la mer… Une production durable est essentielle non seulement pour l’environnement, mais également pour la société dans son ensemble et le secteur de la céramique en particulier.
N’oublions pas que la durabilité peut nous aider à économiser de l’énergie, des matières premières, et donc de l’argent.